Bah moi j'y étais en tant que concurent à la course des 333 verso dimache après midi sur la 998S n°20.
Voici mon compe rendu du course, bonne lecture
Tout commence jeudi soir, avec l’installation sur le paddock du campement pour le w-e.
Première séance d’essais libres vendredi matin, c’est François qui s’y colle pour valider les modifs qu’il a fait sur la moto (démul’, réglages châssis…). La moto bouge beaucoup de l’arrière sur les freinages, on va abaisser l’arrière pour tenter de diminuer le souci.
C’est lui qui repart pour le début de la seconde séance en début d’aprèm, il me laisse le guidon en milieu de séance, d’après lui, ça bouge moins, mais ça bouge encore… Je m’élance, je trouve la moto totalement différente par rapport à Nogaro, l’avant guide super bien la moto, j’ai l’impression d’être plus bas, je pose plus facilement le genou, mais ça bouge à mon goût beaucoup trop sur les freinages, l’arrière balaye la piste… pas très rassurant en entrée de virage
. J’arrive à limiter légèrement le phénomène avec le frein arrière.
Le circuit est dans un état lamentable pour un revêtement qui n’a même pas une saison, certains virages sont refaits avec une espèce de résine qui n’incite pas du tout à mettre du gaz… Il faut bien choisir ses trajectoires pour passer au minimum sur la résine, il y a parfois juste une bande de 30 cm pour poser les roues.
Je tourne en 2’01 en fin de séance alors que François était en 1’56.
Etant donne que la moto engage encore très bien en virage, on abaisse encore l’arrière de la moto pour plus de stabilité, en espérant ne pas trop pénaliser la maniabilité.
On monte un pneu arrière dur qui est capable de faire la course, afin de tester et valider le grip sur le circuit avec la température actuelle (environ 26/27°).
François s’élance pour tester le pneu, il me laisse le guidon après 15mn, tout va bien, il a tourné en 1’54. Je roule tranquillement, il y a beaucoup de monde sur la piste, à tous les rythmes, assez compliqué, je suis à peu près régulier en 2mn, l’arrière bouge toujours, je me recule à fond sur la selle pour appuyer l’arrière, ç’est mieux.
Je m’arrête à quelques minutes de la fin de séance pour faire quelques tours avec mon mostro, afin de roder le pneu arrière et de voir si elle fonctionne toujours.
En sautant du 998, je suis totalement perdu dessus, j’ai l’impression d’être assis par terre, c’est tout léger, super bas. J’ai le genou par terre au second virage pneus froids et pas rodés….
J’ai l’impression que le moteur ne marche pas, mais je prends 180 dans la ligne droite, donc si, c’est normal
, c’est juste moitié moins puissant que le 998S
. Je fais 2’09 dès le second tour, et le drapeau à damier m’arrête, ce sera tout.
Samedi matin, essais chrono qualificatifs (20mn), c’est François qui se colle à la séance de 9h, la piste est encore froide, il rentre avec un temps de 1’54 sur l’alfano, pas totalement satisfait, il se sentais capable de 1 à 2 secondes de mieux… après récupération de la feuille des temps, il a le meilleur temps de sa séance, c’est pas si mal.
Ma séance qualif est à 10h30, je suis callé comme une horloge suisse en 2’00, un tour en 1’59, ce sera le meilleur. Ca donne environ le 20
ème temps de ma séance. J’aurais toute la course pour améliorer ce chrono.
La dernière séance pour les troisièmes pilotes a lieu en fin de matinée, avec la chaleur, les chronos tombent, le 1’54 de François nous place tout de même en 6
ème place, très bien.
L’après midi est dédié à la course des 333 recto, les pote fonctionnent pas mal, l’équipage Fitte Guy et Clément remportent la course, et les Cantel (Didier, Amaury et Brice) 3èmes en 750 malgré une panne sèche une panne électrique et une purge d’embrayage.
Apéro prolongé samedi soir, pour fêter les podiums, repas, et au lit vers minuit pour mon cas.
Vers 2 h, je suis réveillé par des bruits dans le paddock, la toile de tente est secouée par le vent, j’entends des trucs s’envoler autour…. Un orage est en train de se pointer et des grosses rafales de vent avec…
Je me lève pour plier les barnums les plus légers, et attacher les autres aux véhicules.
On voit des bâches de barnum passer, c’est le déluge. Je m’explose un doigt de pied contre une béquille de moto dans la bataille…
Le travail juste fini, la pluie arrive, ça rince comme il faut, le paddock est couvert d’eau en un rien de temps. Une petite accalmie, je rejoins ma tente, pour une fois, j’ai mis les sardines, bien m’en a pris. Je la remet un peu d’aplomb et me recouche. Je repense soudain à mes bottes que j’avais laissé dehors à prendre l’air…. De toute façon, vu ce qu’il est tombé, il est trop tard, on verra au réveil…
Levé vers 9h, ciel couvert, mais pas trop menaçant, des cadavres de toiles de tente un peu partout, tout le monde qui essaie de faire sécher son matos, le paddock a survécu.
Je retrouve mes bottes, 3cm d’eau dans le fond, elles sont même lavées comme ça. En espérant qu’elles aient le temps de sécher avant le départ à 14h30.
La course des molto va nous sécher la piste sur la matinée, pendant ce temps, on prépare les roues pour la course, on va finalement mettre un pneu plus tendre, la température a bien chuté.
Je monte les roues pluies sur mon mostro, en cas d’un nouvel
orage, ça peut nous servir.
Avant le départ, je passe à l’infirmerie du circuit pour mon pied, je suis incapable de marcher avec des tongs, ça me fait trop mal, dans des chaussures, ça va. Ils me font un petit bandage, et me filent un comprimé
contre la douleur, tout en se demandant si il y aurait un contrôle anti-dopage… Je ne prendrais pas ce comprimé, pas de risque de contrôle, mais pas envie d’être schoutté au guidon !!!
14h, début de la procédure de départ, mise en épis, 2 tours de chauffe, de nouveau mise en épi et départ type le Mans à 14h20. François est pas mal parti, il est 10
ème à la fin du premier tour.
On est parti pour faire des relais d’environ 1h10 pour faire seulement 3 arrêts sur les 4h30.
Il roule entre 1’51 et 1’53, il remonte petit à petit jusqu'à la seconde place.
Après 1h10, il rentre, ravitaillement essence éclair, il me préviens que l’arrière glisse un petit peu, ok, j’y vais. Je me mets vite dans le rythme, je suis rapidement en 1’58, déjà plus vite qu’aux essais. Mon pied ne me gène pas pour passer les vitesses, tant mieux !
Je continue de rouler, je fatigue un peu des bras, j’essaye de me détendre, pas si évident. Je vois la Aprilia n°41 me passer, je sais qu’ils sont eux aussi dans le top 3, mais je ne peux pas suivre, tant pis… Sur la fin de relais, je suis régulier en 1’57/1’58, ce n’est pas trop mal, l’arrière glisse peut être un petit peu plus, mais c’est gérable pour moi.
Je rends la moto à François après 1h10, essence et ça repart, nous sommes 3èmes, j’ai bien tenu le rythme, content, place inespérée pour moi à ce stade de la course !!! Grosse frayeur lorsque l’on entends à la sono que la n°20 (nous) est arrêtée et repartie au poste 9, que s’est il passé???
, je renfile le cuir au cas ou François ai un soucis, y’a pas 10mn que je suis arrêté, je suis incapable de tenir une bouteille d’eau dans ma main droite tellement j’ai mal à l’avant bras.
Il passe normalement dans la ligne droite faisant signe qu’il ne comprend pas ce qu’il s’est passé…. Dans le doute, on vire les pneus pluie de mon mostro et on l’équipe en slick en cas de besoin.
Ca roule en 1’52/1’53 pour François, ça a l’air de marcher, il nous fait juste signe de prévoir une roue arrière de rechange, le pneu est rincé.
Il s’arrête après 1h10, comme prévu, on est alors seconds, petit cafouillage au changement de la roue arrière, François a appuyé trop fort sur le frein arrière pour desserrer la roue, et a cassé la platine, un peu de mal à remettre la goupille de l’écrou aussi, et c’est 30 secondes de perdues… Le ravitaillement du réservoir se passe bien, je repars sans frein arrière, va
falloir que ça le fasse.
J’avais un peu peur d’avoir mal au bras, finalement, rien, je rentre très vite dans le rythme, 1’57, puis 1’56, trop bien, je m’amuse avec la moto, je double partout, aux freinages, en ligne droite (facile avec le
moteur), même quelques extérieurs. Je ne prête plus attention à l'avant qui déleste sur les accélération, et aux mouvements de guidons que cela engendre, ça m'amuse
.
J’ai enfin assimilé le mode d’emploi de l’engin, je me sers bien de l’embrayage anti-dribbling qui permet de rétrograder sans risques de bloquer la roue arrière, du bonheur !
Je me recule à bloc sur la selle sur les freinages pour combler le manque de frein arrière et stabiliser la moto, ça se passe bien.
Je tourne maintenant régulier en 1’55, quelques tours en 1’54, 2 tours en 1’53, trop bon, je ne pensais jamais rouler si vite ce w-e !!! Sur le dernier quart d’heure, je vois devant moi la n°4, il étaient en tête lorsque j’ai pris mon relais, je la double, je double aussi la 52 qui était juste derrière nous, mais avec le temps perdu, je ne sais pas trop ou en est le classement. Je n’ai par contre pas vu la Aprilia n°41 qui était aussi dans le top 3…. Je suis comme une pendule en 1’55 sur les derniers tours, il y a plein de monde sur le mur, c’est beau !!!
Je ne sais pas combien de tours il reste, je vois le directeur de course sur la ligne, le drapeau à la main, ce n’est pas pour moi,zut !!!!
Je boucle le tour, et enfin ce fameux drapeau à damier, tout le mode debout sur le mûr, les commissaires qui applaudissent, je ne sais pas combien je suis mais tout le monde m’applaudit, ça doit être pas mal….
Je rentre la moto au parc fermé, François m’apporte la béquille, et m’annonce que l’on est 3
ème, derrière la Aprilia n°41 et la 749R n°4, trop trop bon !!!
Ce résultat était totalement inespéré pour moi à ce niveau de compétition, la 3
ème course de ma vie, la seconde sur une grosse moto, et déjà 2 podiums à mon actif !!!
La saison est maintenant finie, place à l’hiver et à la prépa
de la future moto.