bé les copains je vais vous dire un truc...
Ne consultez pas la météo, elle ment plus qu'un ministre !!!!
Je ne me suis jamais pelé comme aujourd'hui
...
L'aller, j'avais les guitares et les bras qui faisaient la Zumba, la bécane pouvait aller où elle voulait, j'étais bien incapable de la contrer...
On avait fixé un "Waipont" sur le parcours pour que Christo me rejoigne sur le parcours et finir le reste ensemble.
Arrivé au point de rencontre, à par le vent du nord, pas l'ombre d'un carbo cafra...
J'enlève les sous gants, les gants, le casque, la cagoule et dégaine le portable en me disant que je n'aurai pas de réponse, le duc devant être sur son monstro neuf à ma rencontre. Bé première surprise, au bout de deux sonneries, j'ai la voix qui me répond...
" allo, pat ? bé t'es où ?"
... je lui dit que je suis au point de rencontre pardis, couché en travers de la route glacée histoire qu'il me visualise du premier coup.
" bé, euh... continues hein, vu que je suis à la casa... j'avais des trucs pas prévus..."
Tu parles charles, il a du mettre un doigt dehors et après avoir perdu un ongle par trop de gel, a du se dire que la douceur du garage était préférable...
Bon, je m'essuie la goutte qui squatte le bas du grouin, planque le portable, renfille la cagoule, les sous gants, les gants, me tape un cent mètres histoire de chauffer le reste de vivant en moi et reprend la route en maudissant la météo.
Arrivé, à figueland, le christo est là, le bonnet sur les oreilles. En voyant ma trogne, il comprend de suite que son option était la bonne. J'ai la dentition qui fait des bruits suspects, ça claquette comme si j'avais gobé un pic-vert... J'ai les genoux bloqués, le torse à -15, le teint d'un zoli bleu pâle... Bref, je me les cailles jusqu'au os.
Il me colle direct sous une douche chaude n'étant pas sûr du tout que je retrouve une température normale.
Je me sape d'un pantalon de ville, baskets itou itou et là il me dit :
" Bon, on va aller bouffer chez JF, en moto... t'inquiète c'est pas loin !"
Effectivement, c'était pas loin, on arrive gelé au snack. Comme il n'y avait pas de douche, on s'est fait une bière et un bon repas.
Retour au garage du maître, il me pose la question =
"Dis pat, t'aurais du me porter tes rizo pour le montage"
Ça tombe au poil, j'avais prévu au cas où.
Et le revoilà reparti en pleinE bricole à la recherche des fils.
Je vais vous dire, le voir bosser sur une bécane, c'est un sacré spectacle, une leçon, une claque. Ik jongle avec des outils que je ne connais pas comme un pianiste de haut vol déroule une partition sur le clavier d'ivoire. Pas une fausse note, les accords parfaits malgré les trucs pas prévus qui surviennent à chaque fois. Il improvise, garde la main, feinte, show must go on !
Les fils repérés, il les isole, pas question pour lui de faire un montage à la oui oui. Faut que ça sonne juste avce lui, tout le temps.
Puis pas question de planquer l'assemblage comme on cache la poussière sous un tapis. Non, faut de l'ordre, tout doit être placé au bon endroit.
Un virtuose !!
Le timing est serré, le temps passe, le temps justement qui ne s'arrange pas vraiment. La banquise pointe au dehors, avant que les glaces ne bloque le port, va falloir que je décare. Pas sûr que l'avant soit monté pour aujourd'hui.
Mais bon, il est en forme le christo, faut dire que son hiver a été plus que chargé question training question méca. ; rien qu'à voir sa carbo à côté qui est raide neuve ( C'EST HALLUCINANT !!!!), bref, il décide de terminer le montage et attaque l'avant.
C'est fou ce qu'un détail peut changer une meule. Les rizos positionnés et réglés, c'est comme si elle était passée à la bijouterie du coin, pour deux paires de boucles d'oreilles. Elle en jette un max ma 796, je crois que je ne pourrai plus la vendre un jour pour tout dire.
Pas trop le temps de la contempler pour le moment, il est 17 heures, je dois commencer à me remettre les couches pour reprendre le vent du nord. Encore une fois, mon christo me sauve
"tu vas pas rentrer comme ça, tu vas chopper la mort mon pat ! Je te file mes sous vêtements grand nord que tu vas glisser dessous"
Je dois ressembler à un phoque, comme un couillon, sûr de la météo prise la veille; j'avais pris mon blouson d'été sans doublure et très serré.
Avec les couches de textille miraculeux en plus, je ne peux plus bouger les bras... Je m'attends à ce que le zip du blouson m'explose à la gueule.
Tout semble tenir; mais pas moyen de monter les mains assez haut pour fixer le casque. Christo se marre, claque des photos et se décide à finir l'isolation.
Salut mon fréro, je reprends la route direction la station à ouessence. A la station, la fille me regarde en sourire, je fais des efforts de malade pour sortir la CB de ma poche, y parvient au bout d'un bon moment, le souffle court.
GAZZZZZ, je teste les clignos pour voir, p.... ils sont minis, mais ça brèche velu, c'est top !!!
J'ai l'impression que ça pèle plus que ce matin, je bénis mon christo pour sa couche de protection. Le froid ne semble pas me mordre, je roule tranquille.
Juste avant d'arriver à Angoulême,ça se gâte ! Le froid commence à me reprendre... j'ai les doigts dans les gants normalement, mais je n'en suis plus très sûr... Malgré les couches, le vent s'installe. P... je vais attaquer les voies rapides, la vitesse ne va pas arranger les choses...
Pas question de couper, je ne prends pas vraiment du plaisir figé dans mon costume de cosmonaute, me tarde d'être à la maison, encore 3 quart d'heure...
Je confond sans faire exprès le 110 et le 140... pourvu qu'il n'y ait pa de piège ce soir, mais je suis crevé, je ventile mal, la route est droite.
Enfin, Cognac, (la ville hein...), encore une dizaine de bornes en pleine campagne, courage !!!
Ce coin là, je conseille de ne pas trop visser la poignet d'ordinaire, c'est bourré de "bambi" en mal d"émotion qui viennent te sauter à la tronche en coupant bondissants la route empruntée.
Mais là je soude, et graaaaave !!! VVVVIIIITTE la chaleur de la maison !
Ayé, bien arrivé, gelé mais heureux du concert donné cet aprem !!!
Le virtuose a encore donné, ma belle mécanique coquette fait péter ses strass et me rend dingue in love au fond de son garage.
Encore une fois, elle ne m'a pas laissé tomber, m'a gentiment déposé au chaud en chantant ce son que nous aimons tant !
Ce soir, je suis mort les gars, mais HEUREUX !
Merci mon frère !!!